jeudi 19 avril 2018

Interview : Alexandra Coste et la médiation culturelle à Lugdunum

Crédit photo : Alexandra Coste
Après quelques jours d'absence, me voici de retour sur le blog pour vous présenter une interview, celle d'Alexandra Coste que nous avons déjà rencontré dans différents articles comme ici ou ici ! Je l'ai interrogée à propos de son métier et je vous laisse découvrir sa vie
passionnante !


Bonjour Alexandra, pourriez-vous vous présenter ? 

Bonjour,  je suis Alexandra Coste, responsable de l’Unité Action Culturelle au Lugdunum Musée & Théâtre romain, musée dans lequel je travaille avec bonheur depuis 1998. 
Vous êtes chef d’équipe des médiateurs autant que responsable de l’unité d’action culturelle au sein du musée Lugdunum (Anciennement nommé Musée gallo-romain de Fourvières), en quoi consiste votre métier ?
J’ai double casquette, car j’encadre l’équipe des médiateurs et je suis responsable de l’évènementiel  et de la programmation. Je coordonne les projets culturels de l’équipe, dont chacun est référent d’un public : scolaire, empêché, du champ social  et donne la ligne directrice de la programmation. C’est un poste qui demande de la rigueur, beaucoup de créativité et d’énergie.
Pourriez-vous détaillez votre parcours « scolaire » et « professionnel » pour arriver à ce que vous faites aujourd’hui ? 
Je voulais être vétérinaire pour soigner les animaux en Australie puis je voulais devenir illustrateur pour la jeunesse ou créer des films d’animations. Ainsi après la pratique de l’art à l’Ecole Emile Cohl après le Bac, juste une année, je suis passée par la théorie de l’Art sur les bancs de la Fac. J’ai toujours aimé l’art, les musées. Première année de fac , on vous annonce que si 5 personnes ou 10 personnes sur toute la promo arrivent à travailler dans un musée ce sera le bout de monde. Je me suis dit ce jour-là « ça sera moi ! ». Puis après une maîtrise d’histoire de l’Art, durant laquelle, j’ai soutenu mon mémoire sur « le portrait de chien dans la peinture du milieu du XVIIIème siècle jusqu’à la fin du XIXème siècle », j’ai toqué à la porte du musée gallo-romain pour un stage ou pour  faire hôtesse d’accueil aux Nuits de Fourvière pendant le Festival. C’est  Jacques Lasfargues, ancien conservateur du musée qui m’a accueillie. Il me répond qu’il n’avait rien à m’offrir comme stage ou emploi mais qu’il me rappellerait. Je sors de son bureau et là, arrivée vers la porte de sortie, une femme  me hèle. C’était Annie Roussel, la secrétaire générale qui me fait comprendre qu’elle était intéressée pour un travail de médiation pour l’été. Hasard, coïncidence, destin en tout cas une belle rencontre qui aura une importante répercussion dans ma carrière. J’ai tout de suite accepté. A peine les pieds dans le musée,  j’ai très vite demandé « comment fais-t-on pour rester au musée ». Elle m’a proposée un emploi jeune, j’ai enchainé avec un CDD puis j’ai obtenu le concours cadre B d’assistant principal de conservation du patrimoine. J’ai exercé le métier de médiateur depuis plus de 18 ans donc je connais bien le métier. Les gens sont plus interloqués que moi quand j’annonce que ça fait 20 ans que je suis au musée. Moi c’est plutôt,  « ah oui déjà, le temps passe vite ».

Par ailleurs, pourquoi choisir le musée Lugdunum plutôt qu’un autre ?
Je n’ai pas choisi le musée, c’est le musée qui m’a choisi comme vous avez pu le constater et il a su me garder. Plus tard je reviendrai vers mon premier amour : la peinture.
Comment arrive-t-on à mettre un projet muséal sur pied alors que le public est large et différent ? (entre les enfants et les adultes, les curieux et les addicts du milieu culturel etc…)
Pour réaliser des  évènements ou animations je pense qu’il faut le faire avec passion, générosité et se mettre à la place des gens. Chaque fois je me suis dit bon alors qu’est-ce que j’aimerais faire au musée si j’avais des enfants de tel ou tel âge, si je venais en famille si j’étais touriste. Je pense que c’est la clé. Souvent ma famille et mes enfants ont été des testeurs.
Parmi les projets que vous avez menés, lequel est votre préféré ?
Difficile à dire…. il y a en tellement eu. J’ai un très bon et beau souvenir de ma première action culturelle au musée en 2000, mon côté nostalgique ; « Ce n’est pas Halloween » où j’avais expliqué la samain des gaulois jusqu’à la légende irlandaise de Jack dans un parcours  théâtralisé avec des comédiens et moi-même en sorcière. Le musée était plongé dans le noir et éclairé par des photophores, et j’avais recrée un bois sacré. Ce qui serait impossible à refaire aujourd’hui à cause des normes de sécurité. J’ai aimé tout le cycle de contes et de danses du monde (méditerranéenne, orientale, indienne) pour l’exposition sur le vin : « les routes de Bacchus dansées ». Et bien sur le projet avec le Lyon B.D Festival avec qui j’ai lancé une collection d’album de B.D en vivant une  aventure différente à chaque fois suivant l’auteur invité.
Quels sont vos projets actuels et futurs (si ce n’est pas secret défense !) ?
Un projet ambitieux de transformer le musée en Nautilus, un sous-marin, le  temps de la Nuit des musées  pour explorer les espèces marines, en tenant compte du livre IX de Pline l’Ancien. Ambiance marine, éclairage bleu, objets sortis exceptionnellement des réserves et pleins de surprises au programme ! Un autre projet en cours prévu au mois d’octobre 2018, une exposition de photographies autour du  Street art, pour découvrir cette forme d’art qui a toujours existé de l’antiquité à nos jours en partant des graffiti de gladiateurs et des œuvres d’artistes lyonnais qui s’expriment sur les murs ou la voie publique. 
Voilà de bien beaux projets avenir, si vous souhaitez aborder d’autres points avec le lecteur, n’hésitez surtout pas !
Et bien je dirais qu'il ne faut jamais renoncer à ses rêves et à ses passions ! 


Salve ! 




















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire