Lorsque nous sommes en master, l’une des questions
qu’on nous pose est la suivante : Quel est ton sujet de recherche ?
Lorsque que j’évoque le terme d’épigraphie, des interrogations se posent chez
mon interlocuteur, c’est pour cela que j’ai décidé d’expliquer l’épigraphie en
dix points ainsi que mon sujet de mémoire.
1) L’épigraphie est
une discipline, auxiliaire de l’Histoire, qui a pour objet l’étude des
inscriptions anciennes, gravées ou peintes, sur des supports durables, comme le
calcaire, le marbre, la pierre, la céramique, le métal et autres.
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Document épigraphique dans les réserves du musée Saint-Romain-en-Gal (crédit photo : ArchéoByArnaud) |
2) Cette discipline
concerne plutôt les documents en grec ou en latin mais peut se généraliser à
d’autres langues mortes comme le sumérien, l’égyptien hiéroglyphique ou encore
le cunéiforme.
3) L’épigraphie
permet de traduire les textes gravés, de les dater et de les replacer dans
leurs contextes culturels, et ainsi par les informations qu’ils donnent, aide à
mieux appréhender certains points de ce contexte culturel. De ce fait, cette
discipline est à la fois utile aux historiens comme aux archéologues.
4) Les textes étudiés par l’épigraphiste peuvent
écrire des situations différentes, par exemple pour les inscriptions romaines,
les inscriptions peuvent venir de monuments funéraires, de monuments
ostentatoires comme le montre les inscriptions d’hommages à un empereur ou un à
un riche citoyen ou encore des offrandes aux dieux.
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Série de stèles funéraires au Musée de l'Arles antique (crédit photo : ArchéoByArnaud) |
5) Les nombreuses
inscriptions sont répertoriées en corpus, ce qui permet aux chercheurs de les
retrouver facilement, afin de voir les différentes informations que
l’inscription a révélées au fil des études.
Par exemple pour les inscriptions grecques on a Inscriptiones Graecae (IG),
pour les inscriptions latines, l’Année
épigraphique (AE) ou le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL)
et pour les inscriptions étrusques, le Corpus
Incriptionum Etruscarum (CIE).
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Documents épigraphiques et un corpus (source) |
6) L’épigraphie n’a
pas cessé de se développer dès le Moyen Age, là où on a commencé à retrouver
les premières inscriptions antiques. Depuis il y a eu des grands noms dans la
discipline, les plus connus étant Louis Robert (1904-1985) spécialiste de
l’épigraphie grecque et René Cagnat (1852-1937) qui était spécialiste de
l’épigraphie latine.
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Portrait de Louis Robert (source) |
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Portrait de René Cagnat (source) |
7) Pour terminer
ces points sur l’épigraphie, je vais vous présenter deux épigraphies
célèbres : La première est la Pierre de Rosette, cette célèbre inscription
qui est un fragment de stèle gravée qui décrit un décret promulgué à Memphis
par Ptolémée V en 196 av. J.-C. Cette inscription a pour particularité d’être
écrite en égyptien hiéroglyphique et en démotique puis en grec. C’est ces
triples traductions qui a permis à Champollion de traduire les hiéroglyphes en
comparant le grec à l’égyptien hiéroglyphique. La Pierre de Rosette est
actuellement exposée au British Museum. La seconde est la célèbre Table
claudienne, c’est deux fragments imposants de la partie inférieure du discours
de Claude prononcé en 48 ap. J.-C. à Lyon dans le sanctuaire fédéral des Trois
Gaules, qui a été gravée sur de grandes plaques de métal. Ce discours demandait
d’ouvrir le Sénat romain et les magistratures aux notables de la Gaule
chevelue, premièrement les Eduens puis, par la suite, aux autres peuples de la
Gaule chevelue. Ces fragments sont exposés au Musée gallo-romain de Lyon.
8) Pour ce huitième
point, je vais vous présenter mon mémoire. Mon sujet s’intitule « Ecrire
la mort : Typologie des lettres des stèles funéraires des Lingons. Lors
d’un stage en deuxième année de licence, j’ai mesuré en hauteur et en largeur
toutes les lettres de chacune des inscriptions des stèles funéraires exposées
dans le musée d’Art et d’Histoire de Langres.
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(crédit photo : ArchéoByArnaud) |
9) Ce travail, qui
va continuer dans les réserves du musée, puis dans d’autres villes du
territoire des Lingons comme à Dijon, l’année prochaine afin d’étendre le
nombre de sujets pour mes recherches.
Série de A, issus de différentes stèles funéraire du musée de Langres (Crédit photo : ArchéoByArnaud)
10) Enfin, ce travail va consister à établir une sorte
de typologie des lettres, qui grâce à leurs formes, leurs tailles pourraient
permettre différentes choses : regrouper les stèles funéraires par
nécropoles, établir s’il y a un ou plusieurs ateliers de lapicides, voir s’il y
a des comparatifs dans d’autres cités comme chez les Eduens, les Sénons ou
encore les Séquanes et établir des comparatifs entre Langres, la capitale de
cité des Lingons et les autres villes du territoire Lingon.
Salve !
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