lundi 7 mai 2018

Et toi c’est quoi ton mémoire ? : Mon mémoire et l’épigraphie en dix points


Lorsque nous sommes en master, l’une des questions qu’on nous pose est la suivante : Quel est ton sujet de recherche ? Lorsque que j’évoque le terme d’épigraphie, des interrogations se posent chez mon interlocuteur, c’est pour cela que j’ai décidé d’expliquer l’épigraphie en dix points ainsi que mon sujet de mémoire.

1) L’épigraphie est une discipline, auxiliaire de l’Histoire, qui a pour objet l’étude des inscriptions anciennes, gravées ou peintes, sur des supports durables, comme le calcaire, le marbre, la pierre, la céramique, le métal et autres.
Document épigraphique dans les réserves du musée Saint-Romain-en-Gal (crédit photo : ArchéoByArnaud)
2) Cette discipline concerne plutôt les documents en grec ou en latin mais peut se généraliser à d’autres langues mortes comme le sumérien, l’égyptien hiéroglyphique ou encore le cunéiforme.

3) L’épigraphie permet de traduire les textes gravés, de les dater et de les replacer dans leurs contextes culturels, et ainsi par les informations qu’ils donnent, aide à mieux appréhender certains points de ce contexte culturel. De ce fait, cette discipline est à la fois utile aux historiens comme aux archéologues.

4) Les textes étudiés par l’épigraphiste peuvent écrire des situations différentes, par exemple pour les inscriptions romaines, les inscriptions peuvent venir de monuments funéraires, de monuments ostentatoires comme le montre les inscriptions d’hommages à un empereur ou un à un riche citoyen ou encore des offrandes aux dieux.
Série de stèles funéraires au Musée de l'Arles antique (crédit photo : ArchéoByArnaud)
5) Les nombreuses inscriptions sont répertoriées en corpus, ce qui permet aux chercheurs de les retrouver facilement, afin de voir les différentes informations que l’inscription a révélées au fil des études.  Par exemple pour les inscriptions grecques on a Inscriptiones Graecae (IG), pour les inscriptions latines, l’Année épigraphique (AE) ou le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) et pour les inscriptions étrusques, le Corpus Incriptionum Etruscarum (CIE).
Documents épigraphiques et un corpus (source)

6) L’épigraphie n’a pas cessé de se développer dès le Moyen Age, là où on a commencé à retrouver les premières inscriptions antiques. Depuis il y a eu des grands noms dans la discipline, les plus connus étant Louis Robert (1904-1985) spécialiste de l’épigraphie grecque et René Cagnat (1852-1937) qui était spécialiste de l’épigraphie latine.


Portrait de Louis Robert (source)

Portrait de René Cagnat (source)



















7) Pour terminer ces points sur l’épigraphie, je vais vous présenter deux épigraphies célèbres : La première est la Pierre de Rosette, cette célèbre inscription qui est un fragment de stèle gravée qui décrit un décret promulgué à Memphis par Ptolémée V en 196 av. J.-C. Cette inscription a pour particularité d’être écrite en égyptien hiéroglyphique et en démotique puis en grec. C’est ces triples traductions qui a permis à Champollion de traduire les hiéroglyphes en comparant le grec à l’égyptien hiéroglyphique. La Pierre de Rosette est actuellement exposée au British Museum. La seconde est la célèbre Table claudienne, c’est deux fragments imposants de la partie inférieure du discours de Claude prononcé en 48 ap. J.-C. à Lyon dans le sanctuaire fédéral des Trois Gaules, qui a été gravée sur de grandes plaques de métal. Ce discours demandait d’ouvrir le Sénat romain et les magistratures aux notables de la Gaule chevelue, premièrement les Eduens puis, par la suite, aux autres peuples de la Gaule chevelue. Ces fragments sont exposés au Musée gallo-romain de Lyon.
La Pierre de Rosette (source)
La Table claudienne (source)

8) Pour ce huitième point, je vais vous présenter mon mémoire. Mon sujet s’intitule « Ecrire la mort : Typologie des lettres des stèles funéraires des Lingons. Lors d’un stage en deuxième année de licence, j’ai mesuré en hauteur et en largeur toutes les lettres de chacune des inscriptions des stèles funéraires exposées dans le musée d’Art et d’Histoire de Langres.

(crédit photo : ArchéoByArnaud)


9) Ce travail, qui va continuer dans les réserves du musée, puis dans d’autres villes du territoire des Lingons comme à Dijon, l’année prochaine afin d’étendre le nombre de sujets pour mes recherches.




Série de A, issus de différentes stèles funéraire du musée de Langres (Crédit photo : ArchéoByArnaud) 


10) Enfin, ce travail va consister à établir une sorte de typologie des lettres, qui grâce à leurs formes, leurs tailles pourraient permettre différentes choses : regrouper les stèles funéraires par nécropoles, établir s’il y a un ou plusieurs ateliers de lapicides, voir s’il y a des comparatifs dans d’autres cités comme chez les Eduens, les Sénons ou encore les Séquanes et établir des comparatifs entre Langres, la capitale de cité des Lingons et les autres villes du territoire Lingon.

Salve

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